Quelles sont les clés d’une réforme réussie de la formation professionnelle en 2023 ?

La formation professionnelle a connu une véritable révolution depuis la réforme de 2018, mais elle doit encore faire face à de nombreux défis. Alors que la loi sur la formation professionnelle de 2023 est en préparation, il est nécessaire de réguler le marché tout en répondant aux besoins en compétences des entreprises. 

La formation professionnelle est un enjeu majeur pour l’emploi et la compétitivité des entreprises. Depuis la précédente réforme, qui a libéralisé le marché et créé le compte personnel de formation (CPF), le secteur de la formation a connu une forte croissance. Cependant, le déficit cumulé de France compétences atteint plus de 11 milliards d’euros et les fraudes au CPF (source :Centre Inffo) , la qualité de l’apprentissage et la difficulté d’adresser les enjeux de transition professionnelle sont autant de défis qui appellent à une régulation plus poussée. La future loi attendue pour le premier semestre 2023 devra résoudre cette délicate équation entre régulation financière et besoins inédits en compétences.

Les organismes de formation ont accéléré leur digitalisation et repensé leur modèle économique, les investisseurs s’intéressent de plus en plus à ce secteur et les startups de l’Edtech (360Learning cumule ainsi 242,6 millions de dollars levés depuis son lancement en 2012) ont réussi à lever des fonds record. La formation professionnelle s’ouvre au grand public et s’impose dans les lycées et l’enseignement supérieur. Cinq millions d’actifs ont choisi de se former avec leur CPF et la barre des 800 000 apprentis a été franchie en 2022.

La réforme à venir doit garantir la soutenabilité financière du système tout en poursuivant les efforts de formation dans un contexte de transition numérique et écologique. 

Elle devra s’accompagner d’une amélioration du fonctionnement de l’écosystème de la formation. La régulation ne doit pas se réduire à sa dimension financière, l’offre de formation doit également répondre aux besoins des entreprises et être conditionnée à des indicateurs de qualité, tels que l’insertion professionnelle ou les compétences stratégiques identifiées.

L’idée de conditionner les financements publics et mutualisés à des indicateurs de qualité comme l’insertion professionnelle ou à des compétences identifiées comme stratégiques fait son chemin. Le sujet de la qualité revient également sur le devant de la scène. Les partenaires sociaux ont proposé de réallouer les fonds du plan d’investissement dans les compétences (Pic) à la formation des salariés, d’introduire des crédits d’impôt pour les entreprises et la possibilité d’amortir les dépenses de formation au titre comptable d’un investissement. 

Face à ces défis, la réforme de la formation professionnelle en 2023 sera un enjeu clé pour assurer l’efficacité du système de formation. La transition écologique, la révolution numérique, l’évolution des métiers et des compétences sont autant de défis à relever. 

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