Les défis contemporains de la gestion de l’emploi et des compétences : vers un nouveau paradigme de la formation professionnelle

temps de lecture : 5 min

L’évolution rapide des modalités de gestion de l’emploi et des compétences confronte le cadre juridique de la formation professionnelle établi par la loi de 1971 à des défis significatifs. L’articulation de ce cadre avec le contrat de travail apparaît aujourd’hui inadaptée à la mise en œuvre efficace de la formation tout au long de la vie. Face à la multiplicité des espaces de mobilité, à la fois internes et externes à l’entreprise, une réflexion approfondie s’impose sur la nécessité d’une architecture juridique novatrice dans le domaine de la formation professionnelle. C’est dans cette perspective que Marie-Laure Morin propose une analyse stimulante des enjeux actuels.

I. Les enjeux de la formation tout au long de la vie

La gestion de l’emploi et des compétences dans un monde en constante mutation requiert une approche plus individualisée du droit à la formation. Marie-Laure Morin met en avant plusieurs propositions cruciales, telles que l’encouragement de l’initiative des salariés, l’amélioration de la reconnaissance des qualifications acquises en formation ou par l’expérience, ainsi que la sécurisation des trajectoires professionnelles. Ces éléments, selon l’auteure, constituent les piliers d’un nouveau compromis entre la performance des entreprises et le maintien de l’employabilité des salariés.

II. Le débat sur la réforme de la formation professionnelle

Le débat sur la réforme du système de formation professionnelle continue en France est ouvert depuis plusieurs années. L’inclusion de la formation tout au long de la vie dans les orientations européennes souligne son rôle crucial dans la sécurisation des parcours professionnels. Les initiatives telles que la validation des acquis de l’expérience, prévue par la loi de modernisation sociale, mettent en lumière l’importance de ce débat et les défis qu’il engendre.

III. La gestion des ressources humaines dans un contexte de changements rapides

Dans un contexte marqué par des changements économiques et sociaux profonds, l’adaptation conjointe des individus et des organisations devient essentielle. La gestion des ressources humaines repose sur les compétences individuelles et collectives, qui garantissent la performance des entreprises et l’employabilité des salariés. Marie-Laure Morin suggère que le nouvel échange salarial entre performance et employabilité pourrait remodeler les relations professionnelles.

IV. L'employabilité comme clef du risque de l'emploi

L’employabilité, définie comme la possibilité de se maintenir dans l’emploi ou d’en changer, devient un élément crucial du risque de l’emploi. Cela ne concerne pas seulement la durabilité d’un emploi donné mais également la capacité des salariés à suivre les évolutions de l’entreprise et à faire face aux mobilités volontaires ou subies. Ainsi, l’entretien et le développement de l’employabilité, plutôt que son aspect statique, sont essentiels pour faciliter les mobilités professionnelles.

Conclusion

La nécessité de repenser le droit de la formation professionnelle émerge clairement à la lumière des enjeux contemporains de la gestion de l’emploi et des compétences. Il est impératif de clarifier les modalités de gestion actuelles et d’ajuster les conditions économiques et sociales pour créer un nouveau compromis entre la performance des entreprises et le développement de l’employabilité des salariés. Cette démarche demande une collaboration étroite entre les entreprises, les individus et les pouvoirs publics afin de créer un cadre favorable à la sécurité des trajectoires professionnelles.



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