La Validation des Acquis de l’Expérience inversée (VAE I)

La proclamation de la loi n°2022-1598 le 21 décembre 2022 fait vibrer le domaine de la validation des acquis de l’expérience (VAE) par une transformation substantielle. Cette législation audacieuse a pour dessein de simplifier et d’élargir l’accessibilité à la VAE à une multitude de professionnels. Elle prévoit également l’implémentation d’un dispositif expérimental novateur : la “VAE Inversée”.

La Loi n°2022-1598 du 21 décembre 2022 : Une Évolution Majeure dans le Domaine de la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE)

Cette loi porte plusieurs avancées décisives. Elle fluidifie la procédure de la VAE, ouvrant ainsi la voie à une population plus large de professionnels pour profiter de ce dispositif. De plus, elle ambitionne de rendre les parcours de VAE plus sûrs pour accroître les taux de réussite, un gage de confiance inestimable pour ceux qui se lancent dans cette aventure. Enfin, la loi donne un coup de neuf au dispositif de la VAE en érigeant un service public national sous la forme d’une plateforme numérique, rendant la VAE plus accessible pour tous.

Au cœur des innovations apportées par cette loi, la VAE inversée mérite une attention toute particulière. Conçue comme une réponse pragmatique à la pénurie de compétences, elle est maintenant lancée dans une phase d’expérimentation.

La VAE inversée est une vision révolutionnaire qui repense la traditionnelle approche de la VAE. Au lieu de simplement valider les compétences acquises dans le passé, la VAE inversée vise également à identifier et planifier l’acquisition de nouvelles compétences essentielles pour obtenir une certification, inversant ainsi les étapes traditionnelles du processus de VAE.

Le décret n° 2023-408 du 26 mai 2023 a instauré une expérimentation en vue de la création de contrats de professionnalisation innovants. Ces contrats associent actions de formation professionnelle et validation des acquis de l’expérience, deux piliers fondamentaux pour l’accès à la certification et à l’emploi.

L’expérimentation porte sur des contrats de professionnalisation conclus dans le cadre de parcours professionnels visant à favoriser l’accès à la certification et l’insertion professionnelle dans des secteurs éprouvant des difficultés particulières de recrutement.

Chaque parcours professionnel mis en œuvre dans le cadre d’un projet sélectionné est financé par l’opérateur de compétences sur la base d’un montant annuel. Ce montant englobe les frais de conception, de coordination, les frais pédagogiques, ainsi que les frais relatifs à la validation des acquis de l’expérience.

Certifopac estime que ce décret est une chance exceptionnelle d’améliorer l’insertion professionnelle et l’emploi grâce à des contrats de professionnalisation innovants et sur mesure. En expérimentant la VAE inversée jusqu’au 28 février 2026, l’État alloue le temps nécessaire pour évaluer l’efficacité et l’impact de cette initiative.

Cette période d’essai fournira des données inestimables sur la façon dont cette mesure répond aux exigences des travailleurs et des employeurs, et comment elle pourrait contribuer à combler le fossé de compétences sur le marché du travail. Les enseignements tirés de cette période d’expérimentation seront alors cruciaux pour décider des étapes futures et des possibles ajustements du dispositif.

Cette période n’est pas seulement un terrain d’expérimentation, elle est également une formidable opportunité pour les professionnels de tous bords. En bénéficiant du soutien et du financement procurés par la VAE inversée, ils peuvent accéder à des formations et des certifications précieuses, tout en renforçant leur employabilité et leur compétitivité sur le marché du travail. En somme, ce décret ouvre la voie à des parcours professionnels plus flexibles, plus personnalisés et plus inclusifs.

Enfin, il est essentiel de souligner que cette expérimentation est le reflet d’une volonté politique forte de moderniser et de valoriser la VAE, dans une perspective d’adaptation continue du marché du travail aux nouvelles réalités économiques et sociales.

Étant donné que le dispositif est encore en phase expérimentale, le référentiel national qualité ne précise pas les preuves spécifiques ou les obligations à respecter lors de l’audit Qualiopi, ni même la ou les catégories d’actions relevant de la VAE inversée. Cependant, l’organisme de formation peut démontrer la qualité et la conformité du processus mis en place par des moyens divers tels que : documentation sur le programme de formation, procédures de mise en œuvre de la VAE inversée, contrats de professionnalisation, preuves de l’accompagnement individuel, taux de réussite et de placement, témoignages des participants, et procédures de suivi post-formation.

Alors que la VAE traditionnelle se concentrait sur la validation des compétences déjà acquises grâce à l’expérience, la VAE inversée envisage un parcours où l’expérience professionnelle et l’apprentissage peuvent se succéder, créant une boucle continue d’acquisition et de validation des compétences. Cette nouvelle approche pourrait-elle être la clé pour créer une main-d’œuvre plus qualifiée et adaptable dans un monde du travail en constante évolution ? Le temps nous le dira, mais l’avenir semble prometteur.



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